Un handicapé privé de film
Un cinéphile handicapé n’a pas pu, samedi, voir le film qu’il désirait à l’UGC. Il dénonce le mauvais accueil du personnel.
De nombreux endroits sont encore inaccessibles aux fauteuils
Meurtri. Florian Bailleul, 31 ans, n’a toujours pas digéré la mésaventure qui lui est arrivée samedi dernier. «Je voulais voir le film Le Juge, vers 17h, au cinéma UGC de Saint-Sever», raconte l’homme qui circule en fauteuil roulant. «Dès que j’ai demandé ma place à la caissière, elle m’a dit «non».» Florian dit qu’il s’est alors étonné. «Elle m’a dit que je représentais un danger et qu’elle ne me vendrait pas de place».
Le Juge est projeté ce jour-là dans une salle du rez-de-chaussée du cinéma de la rive gauche. Une salle dont l’accès est rendu impossible à une personne en fauteuil par une quinzaine de marches. Florian demande alors à parler à un responsable de l’établissement. L’employé invoque des questions de sécurité. «Il voulait surtout clore la discussion», estime Florian. «Il a fini par me dire de contacter la direction générale d’UGC pour me plaindre du manque d’accessibilité.»
«Je me suis senti rejeté»
Florian regrette surtout «que le personnel n’ait cherché aucune solution. On aurait pu me proposer d’aller voir un autre film, à l’étage, qui est accessible par ascenseur. Si il y avait vraiment eu discussion, on aurait aussi pu m’aider à monter les marches, sachant que je peux un peu marcher avec de l’aide. Je me suis senti rejeté parce que j’étais différent. Cela a été violentpour moi».
Chargée de la communication du groupe UGC, à Paris, Charlotte Mouranet reconnaît que les salles du rez-de-chaussée du cinéma ne sont pas encore accessibles. «Florian Bailleul a, semble-t-il, demandé à être porté pour accéder à la salle. Nos employés ont des consignes strictes: pour des raisons de sécurité, il leur est interdit de laisser des personnes en fauteuil pénétrer dans les salles du bas».
Charlotte Mouranet explique que, pour éviter les discriminations, «les films projetés tournent dans les différentes salles. La semaine suivante, Florian Bailleul aurait pu voir son film dans une salle de l’étage». Elle ajoute que l’employé le lui a proposé. Florian affirme le contraire.
Lien
Source: paris-normandie.fr