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  • Espace Sensi : « Et si un jour j’étais en fauteuil roulant ? »

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    « Que ressent-on quand on est l’objet d’une discrimination fondée sur la différence ? », « Quel regard les autres portent-ils sur vous quand vous vous retrouvez coincé dans un fauteuil ? » Pour tenter de répondre à ces questions soulevées par la série Dans la Peau d’un handicapé, diffusée le 29 février sur France 4, Hayssam, Julien et Eve, trois jeunes valides ont accepté d’expérimenter les difficultés d’une personne handicapée dans des situations banales de la vie quotidienne : prendre les transports en commun, accéder à une salle de spectacle ou à une discothèque, faire du shopping, trouver un travail, se rendre à un rendez-vous galant... Pour les guider : Audrey, une jeune femme paraplégique de 25 ans, battante et émouvante, qui par sa joie de vivre balaie tous les préjugés sur le handicap.

    Trois questions à Olivier Hallé, producteur de cette "série du réel" réalisée par Stéphanie Pelletier.

    D’où vous est venue l’idée de cette série sur le handicap moteur ?

    Olivier Hallé : En 2007, j’avais déjà produit un documentaire intitulé Dans la Peau d’un noir. Grâce à des caméras cachées, on montrait les discriminations dont sont victimes des personnes à la recherche d’emploi, d’un appartement ou à l’entrée d’une boîte de nuit simplement du fait de leur couleur de peau. J’ai voulu renouveler l’expérience avec le handicap. Comment comprendre le regard que la société porte sur les personnes en situation de handicap tant qu’on ne l’a pas soi-même vécu ?

     

    De toutes les situations dans lesquelles vous avez plongé vos trois "cobayes", laquelle vous a le plus marqué ?

    O.H. : Ce que je retiens de toutes ces expériences, c’est que tout le monde essaie de se donner bonne conscience sans vraiment chercher à comprendre la réalité d’une vie en fauteuil roulant. Par exemple, l’Olympia est certes accessible conformément à ce que prévoit la loi de 2005 mais les personnes sont "parquées" à des places réservées sans autre choix possible. C’est très frustrant.

     

    Comment avez-vous sélectionné Audrey, la jeune femme paraplégique, fil rouge de la série ?

    O.H. : Pour que l’expérience ait du sens, il fallait trouver une personne handicapée qui accompagne lesapf,sensibilisation,accessibilité,handicap,quotidien trois jeunes valides. Audrey incarne bien le ton que nous souhaitions donner à la série : ni pleurnichard, ni misérabiliste mais positif et même drôle. Et puis, elle fait voler en éclats tous les stéréotypes sur le handicap. Comme les autres témoins qui jalonnent la série, sa vie ne s’est pas arrêtée à partir du moment où elle s’est retrouvée en fauteuil. Bien au contraire !

    Ce documentaire, composé de deux épisodes, devient un exemple qui nous aide à mieux chercher à comprendre la réalité d’une vie en fauteuil roulant. Les trois personnes qu’y ont participé, mais aussi tous les spectateurs, ont eu la possibilité de vivre de plus près cette expérience qui n’est pas facile. Nous avons tout de même compris que malgré ces difficultés l’on continue à avoir la joie de vivre.

    D’ailleurs, il ne faut pas cesser de se battre pour que les obstacles disparaissent et pour que l’accessibilité soit évidente dans tous les domaines et à tous les niveaux, c'est-à-dire, un accès réel à tout pour tous.