Grenoble déploie ses aires de jeu accessibles en ville

Illustration article

Six aires de jeu accessibles aux enfants handicapés seront déployées dans tous les secteurs de Grenoble. Certaines villes de France commencent à se mobiliser autour du principe de mixité ludique. Toboggans et balançoires font s'envoler les préjugés !

 

Une aire de jeux inclusive ? Ce n'est pas une première en France mais cette initiative a le mérite de se décliner dans plusieurs secteurs de la ville de Grenoble. Le premier parc adapté aux enfants handicapés a été installé le 16 juillet 2020 au square Saint-Bruno, sur un thème plébiscité par les enfants, les dragons.

Pas de différence entre les enfants

C'est Alain Hilaire, dont la petite fille handicapée est décédée depuis, qui est à l'origine, avec un collectif de parents, de ce projet de parcs accessibles, espérant que « cela participe à un monde qui va vers le mieux ». « Son idée a été sélectionnée dans le cadre des budgets participatifs 2018 et a récolté le plus de votes », rapporte France Bleu. « Il n'y a pas de différences entre les enfants grâce à ce parc », confie au media Madi, 19 ans, qui surveille ses frères et sœurs. Cet espace est équipé d'une rampe d'accès pour permettre aux enfants en fauteuil ou avec des problèmes de motricité d'accéder à la zone de jeux, ainsi que des adaptations pour les enfants autistes. « Ceux qui sont en fauteuil roulant peuvent utiliser 65 à 70 % de l'espace », indique Alain Hilaire. La ville entend « généraliser les aires de jeux dites inclusives dans les futurs projets » et cinq autres « handiparcs » destinés aux 0-6 ans devraient être déployés, notamment dans les squares Pompidou, Paul Mistral et Champs-Elysées ainsi que dans le jardin de Ville. Le lieu n'est pas encore déterminé pour le secteur 6.

D'autres initiatives en France

Ces espaces adaptés sont le plus souvent rattachés à des hôpitaux pour enfants ou des établissements médico-sociaux, comme c'est le cas à Uckange (Moselle) qui, depuis 2015, partage ses équipements avec une école primaire (article en lien ci-dessous). Dans certaines villes, les aires de jeu sont accessibles aux enfants handicapés mais pas les équipements en eux-mêmes. Pourtant, il existe des modèles : balançoire adaptée, plateforme de jeux, barrière de transferts, inscriptions en braille, jardin éducatif… L'idéal étant de favoriser la mixité via des installations à la fois « adaptées et ordinaires ». Si ce concept a déjà séduit d'autres pays européens, notamment l'Espagne, un vent d'inclusion ludique commence à souffler en France sur ces espaces « grand public ».

Le plus grand parc à Vannes

Le parc des Fleurs de Tohannic, à Vannes (Morbihan) a mis les moyens (trois mois de travaux et 500 000 euros de budget) pour créer du lien entre enfants handicapés et valides (article en lien ci-dessous). Depuis décembre 2019, 30 jeux et 50 activités ludiques, pour la plupart adaptée, font leur bonheur sur 750 m2 : parcours sensoriel, animations visuelles et musicales, trampolines installés à ras-du-sol, balançoires « tape-cul » géantes. A l'entrée, des panneaux enseignent les rudiments du braille et apprennent à signer son nom en LSF (langue des signes française). Chrystel Delattre, élue et cheffe du projet, elle-même en situation de handicap, assure que c'est la « plus grande aire de jeu inclusive de France mais aussi la plus complète en termes de prise en compte de tous les types de handicaps ».

Un parc d'attraction au Texas

Mais la palme de l'inclusion revient certainement à un Américain. Pour lui permettre d'accéder aux manèges et autres jeux comme tous les enfants de son âge, Gordon Hartman, un ancien promoteur immobilier, a offert à sa fille, autiste et se déplaçant en fauteuil roulant, un parc d'attractions qu'il a financé sur ses fonds propres. 51 millions de dollars investis dans le Morgan's Wonderland, qui, situé à San Antonio, au Texas, a ouvert ses portes en 2010 et déjà accueilli des millions de visiteurs (article en lien ci-dessous). Si le parc n'apporte aujourd'hui aucune rentabilité -il est déficitaire pour le moment-, l'entrepreneur texan dit ne rien regretter.

Les commentaires sont fermés.