Ils nous font chier ces handis", a entendu Elodie Lorandi. Les discriminations persistent dans le milieu du sport... Trois champions handisport témoignent des inégalités et freins qu'ils doivent continuer à combattre malgré leur palmarès.
Ils ont été sacrés aux Jeux ou ont battu des records et pourtant le regard est encore pesant sur ces sportifs. Parce qu'ils sont en fauteuil, aveugles ou qu'il leur manque une jambe. Eux n'aspirent qu'à vivre comme des champions, au-delà du handicap. Venus partager des moments festifs en famille lors des Etoiles du sport fin novembre à Tignes (Savoie), Jean-Baptiste Alaize, Elodie Lorandi et Trésor Makumba ont livré leur témoignage à l'AFP.
Ma jambe ? Ma meilleure amie !
"J'aimerais qu'on nous regarde comme des sportifs accomplis, comme tous les autres sportifs. Qu'on arrête de faire ces différences", lance la nageuse Elodie Lorandi, sacrée sur 400 mètres aux Jeux paralympiques de Londres en 2012 et dont la jambe gauche est atrophiée depuis la naissance. "Le handicap, on ne le vit pas, c'est lui qui est avec nous, c'est notre corps. Moi je vis avec ma jambe tous les jours, c'est ma meilleure amie !" Jean-Baptiste Alaize, quadruple champion du monde (saut en longueur et sprint), intervient joyeusement : "Moi, ma prothèse, c'est comme ma femme !", plaisante l'athlète amputé de la jambe gauche. "Je suis fier de prendre mon pied tous les jours… parce que je peux l'enlever !" Mais parfois, l'humour cède la place à la colère. Il y a quelques jours, le sportif a posté un texte furieux sur les réseaux sociaux, après avoir été contraint de se dévêtir à l'aéroport de Nice, parce que sa prothèse avait sonné au portique de sécurité.
Le sport, une thérapie
"Moi je pense que tout simplement on est beau, que ce soit un handisportif ou un valide", résume Trésor Makumba, sprinter mal-voyant de 35 ans, dont 15 à glaner des médailles. " Ce qui impressionne les gens, c'est ce que le champion est capable de faire. (...) Voir quelqu'un avec une prothèse sauter à 8,40 mètres, ça fait rêver. 'Mais comment ce garçon arrive à faire ça ?', se demandent les gens". La passion du sport les a dévorés, tous trois, petits. Soit en admirant les exploits de Carl Lewis pour Trésor Makumba, soit en insufflant une sensation d'être comme tout le monde pour Elodie Lorandi, soit en les sauvant comme ce fut le cas pour Jean-Baptiste Alaize, frappé à coups de machette lorsqu'il avait 3 ans, lors de la guerre civile au Burundi. Il a ensuite été abandonné puis adopté par un couple de Français à l'âge de 7 ans. "Pour moi, la vie a tourné d'un côté inimaginable. Ok j'ai perdu ma jambe mais le sport a été ma thérapie", confie l'athlète de 27 ans. "On fait des résultats de dingue malgré peu de moyens. C'est grâce à ce qu'on a vécu. L'important c'est la santé et la vie. On est toujours heureux."
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Source : handicap.fr