Pour Jerry Lewis, né Joseph Levitch à Newark (New Jersey), dans l'est des États-Unis, le 16 mars 1926 dans une famille juive d'origine russe, rien ne sépare la comédie de la tragédie. « On n'est pas sérieux lorsqu'on a perpétuellement neuf ans », remarquait celui que ses parents, tous deux artistes de music-hall, appelaient Monsieur Néon. L'acteur est décédé le 20 août 2017 à Las Vegas, à 91 ans.
Engagement contre la dystrophie
Parallèlement à ses activités artistiques et sportives - il s'entraînait au baseball avec les Los Angeles Dodgers - Jerry Lewis, père de sept enfants, s'occupait activement des personnes en situation de handicap physique ou mental. Son engagement constant dans la lutte contre la dystrophie musculaire, avec l'animation, depuis 1966, d'un téléthon pour les personnes myopathes, lui a valu une nomination au prix Nobel de la Paix. De très nombreuses distinctions ont couronné son action, comme la Murray-Green Award (1971), une résolution du Congrès américain (1976), la Jefferson Award (1978). En 2009, un Oscar d'honneur pour ses activités humanitaires.
Artiste complet, déjà bête de scène à 15 ans dans des rôles d'imitateur, il pousse à l'extrême le burlesque américain et s'illustre en chantant (même faux), dansant, mimant et excellant dans ses one-man-show. Avec son visage poupin, cet inlassable créateur de gags, au comique essentiellement visuel, semble avoir conservé toute son enfance au fond de son regard étonné. Fausses dents, faux nez, de haute taille, il jongle avec les infirmités. Son art du dédoublement trouve son apogée dans The Nutty Professor(Docteur Jerry et Mister Love).
« Supérieur à Chaplin »
Acteur dans plus de 60 films, Jerry Lewis était également producteur et metteur en scène, utilisant les handicaps dont on lui a fait grief, tour à tour « l'idiot » ou « le laid ». Ses détracteurs lui reprochent ses grimaces à répétition, un jeu sans nuances et un comique jugé épais. Il est moins fêté dans son pays qu'en Europe, en France en particulier où son prénom seul, en lettres majuscules, suffit souvent sur les affiches. Pour Jean-Luc Godard, il est « bien supérieur à Chaplin et Keaton ». Sa rencontre avec le chanteur Dean Martin, en 1946, est déterminante. Ils deviennent inséparables et montent une série de numéros qui font leur succès. Après leur participation au fameux Ed Sullivan Show (1948), ils sont engagés par les studios Paramount et, dès leur premier film, My friend Irma (Ma bonne amie Irma), ils séduisent le public.
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Source : Handicap.fr