Le Congrès de l’APF, une expérience à vivre.(par Patricia Grangeon)
A Bordeaux, du 4 au 6 mai 2011, se déroulait le 41ème Congrès de l’association. J’ai eu l’honneur d’y participer. Je dis l’honneur car ce fut une expérience exceptionnelle. Les contraintes matérielles sont inexistentes face à ce qui est vécu. Départ matinal avec notre directrice Déguéne, Audrey et l’excellent chauffeur à l’aller comme au retour : Patrick Chibleur accompagné par la douce voix d’un GPS à ne surtout pas suivre par moment … Arrivée parfaite au niveau timing. Découverte du lieu et de l’organisation. Que dire. Pari réussi pour la région aquitaine 1100 congressistes et 360 bénévoles à leurs services, pouvez-vous imaginer ce que cela représente comme préparation ? Je ne peux vous décrire tous les détails que j’aimerai partager avec vous qui lisez ce Zoom, donc je vais aller à l’essentiel.
Lors des discours d’accueil et d’ouverture officielle, il a été fait un rappel des valeurs de l’APF ainsi que de la situation actuelle assez contrastée au niveau de la scolarité, du travail, des ressources et en particulier de l’application de la loi de février 2005. Environ 60% des textes législatifs étant d’inspirations européennes, les enjeux européens et internationaux sont importants or l’état ne les prend pas assez en compte. En réponse une allocution conventionnelle de Marie-Anne MONTCHAMP secrétaire d’état auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale.
Une intervention très remarquée sur un terme qui fait son entrée dans le vocabulaire APF « INCLUSION » par Patrick FOUGEYROLLAS de l’Université du Québec. En résumé : « L’intégration, ce sont les citoyens qui s’adaptent au cadre social. L’inclusion, c’est la société qui s’adapte à ses citoyens, tous ces citoyens. ». Ce que je traduirais dans mon langage : « chacun à sa juste place et reconnu, quel qu'il soit ». Un débat s’en est suivi car cela pose de grandes interrogations, un risque de détricoter ce qui existe donc vigilance. C’est un changement de paradigme pour nous tous, cela nous demande une transformation par rapport à nos habitudes.
Le lendemain matin, ateliers ruches par petits groupes afin d’enrichir et d’apporter d’éventuelles modifications aux engagements du pacte APF pour interpeller les candidats en vue des élections 2012. Un exemple concernant l’accessibilité : « aucune dérogation pour les bâtiments neufs ». Ce pacte est le prolongement du Plaidoyer « Construire une société ouverte à tous » que vous pouvez consulter sur www.reflexe-handicap.org .
L’intervention de Jean-Louis LAVILLE, sociologue et économiste, nous a permis de comprendre la jonction entre l’économie et le social après la seconde guerre mondiale jusqu’ à nos jours, ce qui nous amène à 3 scénarios pour les associations : prestataires, social business, alliances. Le défi pour demain : inventer une voie de progrès, fruit de coopération entre les associations et les pouvoirs publics.
Puis un compte-rendu du questionnaire IFOP auprès des adhérents, des bénévoles, des salariés sur l’image qu’ils avaient de l’APF (2208 réponses, 119 contributions) montre qu’à 83% celle-ci est bonne. Quelques actions à réaliser : être plus visible médiatiquement et vindicative, attirer les jeunes et ne plus être considéré comme « vieillotte ».
Le projet associatif 2012-2017 a été adopté à 91%, le Pacte à 93% et 5 motions à la quasi-unanimité. La commission nationale passe de 22 membres à 32 afin que toutes les régions soient représentées.
Un vibrant hommage a été rendu au Directeur Général Mr Claude MEUNIER qui part à la retraite, Mr Philippe VELUT qui le remplace s’est présenté. Après cette journée bien remplie, un apéritif suivi d’un dîner festif comme la veille a été plus que bienvenue.
Dernière matinée avec la présence de Roselyne BACHELOT et d’un représentant de la mairie de Bordeaux. Je vous conseille d’aller sur Internet www.congres.apf.asso.fr écouter le discours du président Jean-Marie BARBIER. C’est un remarquable résumé de la situation des personnes en situation de handicap à tout niveau, sans langue de bois, très direct et diplomatique. La réponse madame Bachelot fut classique …
Voilà le congrès est terminé, nous repartons chacun dans notre région. Un regret, qu’il n’y est pas un jour de plus pour pouvoir se rencontrer et que cela n’est pas lieu plus souvent pour que plus adhérents puissent si rendre afin qu’ils prennent conscience du travail militant réalisé par l’APF.