2 mamans créent des lignes de vêtements inclusifs

S'habiller, tout un art... A fortiori en cas de handicap. Deux mamans ont créé leur griffe inclusive. L'une souhaite détourner les regards déplacés sur sa fille avec trisomie, l'autre permettre à son fils autiste de se sentir bien dans ses "baskets".

 

Au parc, à l'école, à la piscine... Raphaëlle, porteuse de trisomie 21, ne sort jamais sans son tee-shirt « Ouais et alors. ». Du haut de ses 4 ans, elle interpelle ainsi les curieux qui posent sur elle un regard « noir», inadapté, déplacé. La créatrice de cette griffe inclusive « made in France » n'est autre que sa mère, Laëtitia Henry. « L'idée est née d'un de ces regards, explique-t-elle. Lorsqu'un inconnu a dévisagé ma fille, oubliant toute forme de discrétion et de respect... J'ai voulu lui répondre mais je n'ai pas osé, pour la tranquillité de mes enfants. » Elle le fera finalement deux ans plus tard avec cette ligne de vêtements engagée, 100 % bio, au slogan un brin irrévérencieux.

Valoriser toutes les différences

Au-delà du handicap, l'ambition de cette marque rouennaise est de « valoriser toutes les différences, casser les codes et refléter la société telle qu'elle existe réellement ». « Je reçois aussi beaucoup de messages de clients métisses. J'avais vraiment envie que chacun puisse s'approprier ce slogan à sa façon », explique Laëtitia Henry sur Francebleu.fr. Lancée mi-décembre 2020, elle a écoulé, pour l'heure, plus de 600 tee-shirts, via la vente en ligne. Prochaine étape ? Les proposer directement en boutique, avant de se lancer dans la création d'accessoires. Pourquoi pas des montres ? Pour symboliser le fait qu'elle n'a pas de temps à accorder aux intolérants à la différence ?

Une « griffe » pour enfants autistes et hypersensibles

En Isère, Eva Moussey signe également une ligne de vêtements inclusive, du nom de « Nel & Tao », afin de simplifier la vie de son fils ayant des troubles autistiques et hypersensoriels... et la sienne par la même occasion. « Chaque matin, le temps consacré à l'habillage pouvait facilement prendre 30 minutes, ce n'était plus possible d'user autant d'énergie à choisir, mettre, enlever, essayer de nouveau, changer encore et encore de vêtements... ». Trop complexes à enfiler, trop rêches, contraignants, encombrants... Pour sa mère, il n'y a qu'une solution : imaginer des vêtements répondant à ses besoins spécifiques. Couturière autodidacte, elle confectionne des sweats et pantalons « doux », sans étiquette ni couture, munis de grandes poches externes avec languettes et anneaux permettant d'accrocher « l'objet fétiche du jour ». « Les résultats sont immédiats, mon fils est ravi », s'enthousiasme-t-elle. Il peut désormais s'habiller et, surtout, en moins de trois minutes chrono !

 

D'autres pistes…

Une ambition qui fait écho à celle de la marque ergonomique et adaptée « Constant & Zoé », qui avait fait un carton dans l'émission Qui veut être mon associé , le 14 janvier 2020 sur M6 (article en lien ci-dessous). Elle propose, par exemple, un manteau adapté au fauteuil roulant qui s'enfile par l'avant telle une blouse, pour éviter de contorsionner la personne handicapée sur son fauteuil. A sa tête ? Sarah, confrontée aux difficultés d'habillage de son frère Constant, polyhandicapé.


Lancée fin 2019, bienaporter.com est la première plateforme collaborative qui facilite le shopping des personnes handicapées (article en lien ci-dessous). Son credo : « Choisissez et partagez la mode qui va à votre corps ». Enfin, 200 femmes atteintes du syndrome d'Ehlers-Danlos, une maladie génétique rare qui provoque une souplesse anormale des articulations, témoignent dans le e-book S'habiller avec un SED, disponible le 5 mai 2021 dans les librairies et les plateformes en ligne.

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