Cannabis médical: les 1ères délivrances en pharmacie

SEP, épilepsie, douleurs neuropathiques... Les 1ères consultations pour inclure des patients dans l'expérimentation du cannabis à usage médical débuteront le 31 mars 2021 dans les 215 centres de référence puis en pharmacies.

 

Dernière minute du 16 avril 2021
Le 26 mars 2021, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) publiait la liste des structures de référence volontaires engagées dans l'expérimentation du cannabis à usage médical. Elle communique le 16 avril celle des premières pharmacies au sein desquelles au moins un pharmacien a d'ores et déjà suivi et validé la formation préalable obligatoire et est ainsi habilité à commander et dispenser du cannabis médical (en lien ci-dessous). Au cours de l'expérimentation, les patients pourront solliciter la participation de leur pharmacien de proximité qui, s'il le souhaite, s'engagera dans l'expérimentation sous réserve de suivre et valider la formation préalable obligatoire. Cette liste sera donc enrichie régulièrement sur le site de l'agence.

Article initial du 29 mars 2021
"Il nous reste quelques jours avant le lancement de l'expérimentation" du cannabis à usage médical, marquée par ces premières consultations, a expliqué la directrice générale de l'Agence du médicament (ANSM), Christelle Ratignier-Carbonneil. Elles doivent débuter le 31 mars 2021.

Médecins et pharmaciens formés

La formation des premiers médecins et pharmaciens participants, deux heures et demi, à distance, avec validation obligatoire, a déjà commencé début mars. Le cannabis médical "est quelque chose de nouveau, il est nécessaire de s'approprier les conditions d'utilisation de ce nouveau médicament, pour s'assurer que tout se passe dans les meilleures conditions", a-t-elle souligné, insistant sur le caractère "encadré et sécurisé" de cette expérimentation inédite d'un produit stupéfiant par ailleurs illégal en France. Considérant les risques pour la santé, l'ANSM a exclu formellement la voie d'administration fumée pour le cannabis médical. Les formes de médicaments mises à disposition dans le cadre de l'expérimentation sont : les sommités fleuries de cannabis à vaporiser pour inhalation (à l'aide d'un dispositif de vaporisation dédié) et les huiles administrées par voie orale. La fabrication et le circuit de distribution des médicaments sont sécurisés et la sélection des fournisseurs répond à un cahier des charges strict.

Dans des centres de référence

La première consultation se fera obligatoirement dans l'un des 215 centres de référence, dont la liste (en lien ci-dessous) a été dévoilée le 26 mars, avec soit des patients déjà suivis dans ces services hospitaliers spécialisés, soit adressés par leur médecin traitant. Par la suite, l'ordonnance, de 28 jours maximum, pourra être renouvelée par un médecin généraliste, formé et volontaire pour participer au projet. L'expérimentation du cannabis thérapeutique, qui doit servir d'essai clinique grandeur nature pour évaluer l'utilité et l'efficacité de l'usage médical du cannabis, doit durer deux ans et concernera 3 000 patients. Si l'un d'eux interrompt le traitement, en raison d'une mauvaise tolérance ou d'une mauvaise efficacité, il pourra être remplacé par un autre, a précisé Nathalie Richard, directrice du projet à l'ANSM.

Quelles maladies ?

Les patients seront éligibles s'ils souffrent de maladies graves suivantes et seulement "en cas de soulagement insuffisant ou d'une mauvaise tolérance" avec les traitements déjà existants :


• Certaines formes d'épilepsie pharmacorésistantes
• Certains symptômes rebelles en oncologie
• Douleurs neuropathiques réfractaires
• Situations palliatives
• Spasticité douloureuse de la sclérose en plaques
• Spasticité douloureuse des autres pathologies du système nerveux central (hors SEP)


Un rapport au Parlement sera remis six mois avant la fin de l'expérimentation afin de déterminer si une généralisation est possible et dans quelles conditions.

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