Mal payés, pas reconnus : les soignants dans les rues

"Mal payés, pas reconnus, mais toujours sur le front" : des milliers de professionnels de la santé et de l'action sociale se sont rassemblés, le 21 janvier 2021, pour dénoncer leurs conditions de travail et réclamer des revalorisations salariales.

 

A Paris, des centaines de personnes manifestent, le 21 janvier 2021, devant le ministère de la Santé, brandissant des pancartes : "Notre combat, votre santé","Augmentez nos salaires !", "De l'argent pour l'hôpital, pas pour le capital". "Dans nos établissements nous manquons cruellement de professionnels" et nous lions "la question de l'emploi à l'attractivité de nos métiers et donc à la question salariale, il est important qu'il y ait une revalorisation plus importante que celle accordée dans le cadre du Ségur", a estimé parmi les manifestants Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé et action sociale.

Des conditions de travail dignes

"Nous dénonçons aussi que malgré la pandémie, malgré les difficultés pour accueillir les populations, ce gouvernement restructure encore des établissements et supprime des emplois", a-t-elle ajouté. Il y a la "nécessité" d'offrir des conditions de travail "dignes" à "l'ensemble des travailleurs du social, du médico-social, de la santé et de l'animation", "on nous appâte avec 183 euros du Ségur mais, quand on gratte un peu, on a l'impression de lire un contrat d'assurance avec tout un tas de choses qui font que nous n'y avons pas le droit", a déploré Ramon Vila, secrétaire fédéral Sud santé sociaux, éducateur spécialisé de formation.

Diplômes égaux, salaires inégaux

Dans le cadre du Ségur, une "revalorisation salariale" de 183 euros net minimum a été proposée aux personnels de l'hôpital et des Ehpad, "et le médico-social danse devant le buffet", on a été "oubliés" alors que "nous avons des diplômes égaux", a pointé Juliette Bernard, cadre de santé en maison d'accueil spécialisée à Chambéry. "On n'a jamais vu au sein de la fonction publique hospitalière une différence de traitement des mêmes professionnels", a affirmé à ses côtés, Marylise Baud, cadre de santé également.

Le médico-social, à poil

Pour dénoncer cette "injustice" certains n'ont pas hésité à se "mettre à nu". "Quitte à être mis à poil par le Ségur, je préfère le faire moi-même", revendiquent les salariés d'une maison d'accueil spécialisée (MAS) et d'un foyer d'accueil médicalisé (FAM) des Vosges, en tenue d'Adam, (article en lien ci-dessous). Chacun sa pose, chacun son slogan : "Black Friday, soignants à -183 euros", "Hier applaudis et adulés, aujourd'hui oubliés et méprisés", "Si les vêtements ne sont pas de première nécessité alors qu'en est-il des soignants ?". Cette initiative fait écho aux revendications de l'Institut médico-éducatif de Plabennec, dans le Finistère, qui décide de créer le collectif "Tous à poil pour le Ségur". Leur leitmotiv ? "Nous étions en première ligne lors du premier confinement, nous le sommes toujours !"

Mobilisation à Marseille

A Marseille, plusieurs milliers de manifestants, selon la CGT, ont également manifesté brandissant des pancartes "pas d'euros, pas de boulot" ou encore "qui sème la misère récolte la colère". "Il y a trois urgences pour nous : les salaires, le nombre de lits et les embauches (...) Il faut 400 000 créations d'emplois, 100 000 à l'hôpital, 200 000 en Ehpad et le reste dans le médico-social et le social. Il y a une souffrance grandissante", a regretté auprès de l'AFP Cédrid Volait, coordinateur régional de la CGT Santé.

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