Justine Vilgrain, "J'ai 1 truc à te dire"

"La 'normalité' n'est plus à la mode !" Sa différence, Justine Vilgrain la revendique. Cette jeune cheffe d'entreprise a créé un tampon à encre et un logo "Dyslexique certifié" qu'elle appose à la fin de ses mails. Objectif ? Tamponner les préjugés.

 

Un message essentiel à faire passer sur le handicap ? Justine Vilgrain vous livre le sien en 1 minute chrono ! En CP, le verdict tombe : « dyslexie ». « Je m'apprêtais à sauter une classe et dès qu'on a inséré les chiffres et les lettres, j'étais soudain devenue débile », raille-t-elle aujourd'hui. La fillette se rend chez tous les orthophonistes de Paris, teste toutes les techniques pour tenter de masquer sa différence. A l'école, ses camarades et ses professeurs se déchaînent. « Flemmarde », « Fais un effort ! », « Retourne en maternelle », « La honte ! ». Honte, elle l'a eue, longtemps... Chacun de ses mails et de ses publications sur les réseaux étaient épiés, critiqués. Puis elle a décidé de cesser de s'adapter. « Aux autres de m'accepter !»

Un super pouvoir

Pour en finir avec les préjugés, Justine crée le logo « Certified dyslexic » (Certifié dyslexique, en français) qu'elle appose à la fin de ses mails. Très vite, d'autres « dys » réclament la version « dysorthographique », « dyscalculique »... Une idée ingénieuse dont certaines grandes entreprises se saisissent. Et pourquoi pas les écoles ? Pour la rentrée 2020, la jeune femme lance le tampon à encre « Certifié dyslexique » à destination des élèves et des étudiants. Aujourd'hui directrice d'un studio de création, elle déjoue tous les pronostics et fait un joli pied de nez à ses professeurs qui la croyaient « débile ». « La normalité n'est plus à la mode. La différence est tellement épanouissante !, assure-t-elle. Si demain on me donnait une pilule pour ne plus être dys ? Même pas en rêve, c'est mon super pouvoir ! »

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