Habitat API : les personnes handicapées dans la "vraie" vie

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"Vivre chez soi sans être seul", c'est l'objectif de l'Habitat Accompagné, partagé et inséré (API). Un rapport remis au gouvernement encourage les personnes handicapées à choisir leur lieu de vie. Une " avancée considérable ", selon une asso.

 

Bientôt la fin du « tout établissement » ? L'habitat API est-il sur le point d'entrer dans le quotidien des personnes en situation de handicap ou en perte d'autonomie ? API comme « Accompagné », « Partagé » et « Inséré » dans la vie locale. C'est en tout cas ce que prône le rapport « Demain, je pourrai choisir d'habiter avec vous ». Piloté par Denis Piveteau et Jacques Wolfrom, il a pour objectif de « faire décoller l'habitat inclusif », dans un calendrier compatible avec celui de la réforme prévue du grand âge et de l'autonomie.

Préconisé par l'Onu

Il s'aligne ainsi sur la position de la rapporteuse de l'Onu qui, après sa visite en France en 2017, déplorait que les personnes handicapées soient mise à l'écart (article en lien ci-dessous). Si les initiatives d'habitat inclusif, au cœur de la cité, se multiplient ces dernières années, à l'initiative de collectivités, de bailleurs sociaux, d'associations, des mutuelles ou encore des gestionnaires d'établissements, elles sont encore loin d'être la norme. Un exemple emblématique : les maisons partagées Simon de Cyrène. C'est d'ailleurs dans l'une d'elles, à Rungis (91), que s'était rendu Edouard Philippe en novembre 2017, quelques jours seulement après son « investiture », souhaitant ainsi afficher le cap donné par le gouvernement (article en lien ci-dessous).

Choisir son lieu de vie

Prévu fin mars et reporté à cause du confinement, le rapport Piveteau/ Wolfrom a été remis au Premier ministre en juin 2020 après que ses grandes lignes ont été dévoilées au CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées). Ses auteurs proposent un nouveau mode d'habiter choisi par les personnes en situation de handicap et âgées en plein cœur des dynamiques territoriales. L'Unapei, association en faveur des personnes avec un handicap mental, dit défendre cette « transition inclusive en matière d'habitat », qui doit permettre à chacun de « choisir sa voie et son lieu de vie dans un environnement accueillant et bienveillant », avec un « accompagnement de qualité » et ce « au cœur de la vie locale ». Pour elle, il est « urgent d'activer tous les leviers disponibles ».

Quelles propositions ?

Quelles pistes dans ces propositions ? La création d'une nouvelle aide individuelle à la vie partagée (AVP) ou encore un « forfait de services mutualisés » qui, pour la première fois, permettrait aux personnes en situation de handicap non éligibles à la prestation de compensation du handicap (PCH) d'avoir accès à ce type d'habitat. L'enjeu est également de créer, autour de l'habitat API, « un écosystème cohérent au sein duquel les professionnels du médico-social ont pleinement leur place », selon l'Unapei. En effet, ce rapport appelle à une réelle dynamique de collaboration avec ce secteur. Son credo : « vivre chez soi sans être seul ». La crise inédite imposée par le covid-19 pourrait-elle impulser une nouvelle dynamique ? Il a fallu s'adapter, trouver des compromis entre l'établissement et le domicile, et certains osent donc imaginer que ce chaos peut être une occasion inespérée pour repenser les organisations et donner leur chance à des pratiques innovantes et probablement plus souples (article en lien ci-dessous).

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