Michaël Jérémiasz : « Les personnes handicapées sont une des minorités les plus discriminées en France. »

L'association Comme les autres organise des  séjours sportifs pour des personnes handicapées suite à un accident de la vie. 

 

Cinq personnes valides et cinq personnes en fauteuil partent une semaine en Corse. À l’invitation de Michaël Jérémiasz, quadruple médaillé paralympique en tennis, et de son association Comme les autres. Parmi les invités, l’animateur Frédéric Lopez, producteur de ce documentaire diffusé ce soir sur France 2 et parrain de l’association. Faire-Face.fr a joint le sportif confiné à Londres pour parler de ce film de 125 mn positif et énergique.

Faire-Face.fr : D’habitude c’est Frédéric Lopez qui emmène ses invités en “terre inconnue”. Dans Comme les autres, vous l’embarquez dans une aventure inédite. Comment avez-vous eu cette idée ?

Michaël Jérémiasz : Frédéric Lopez et moi, nous nous sommes rencontrés en 2016, lors du tournage de l’émission Mille et une vies. On s’est tout de suite très bien entendus. Je lui ai demandé d’être le parrain de notre association. Nous organisons des  séjours sportifs pour des personnes handicapées suite à un accident de la vie. J’ai proposé à Frédéric de participer à l’un de ces séjours et lui a proposé de faire un film.

Michaël Jérémiasz (à droite), Frédéric Lopez (au centre) sur le tournage.

F-F.fr : Ce documentaire est diffusé en prime time. Une bonne nouvelle à l’heure où les personnes handicapées sont encore largement invisibilisées ?

Michaël Jérémiasz : Nous sommes une des minorités les plus discriminées en France ! Ce film montre combien il est important de continuer de changer le regard sur le handicap. J’espère que les personnes qui le verront comprendront que savoir vivre ensemble s’appuie sur du bon sens. La mixité est la base de nos séjours : participants valides et participants en fauteuil partagent tout pendant cinq jours. 

Le sport ouvre un champ des possibles incroyable

F-F.fr : Les séjours que vous organisez sont à forte dominante sportive et à sensations fortes. Pourquoi est-ce si important ? Parce que vous êtes sportif de haut niveau ?

Michaël Jérémiasz : Évidemment, tout est parti de ma propre expérience, de mon propre rebond après mon accident. Le sport ouvre un champ des possibles incroyable. Quand on se retrouve handicapé suite à un accident de la vie, on pense que plus rien ne sera possible.

F-F.fr : Mais une semaine c’est court. Que se passe-t-il quand tout le monde rentre chez soi ?

Michaël Jérémiasz : L’accompagnement social de l’association continue. Et les liens qui se sont noués perdurent. Après le tournage, nous avons créé un groupe whatsapp pour échanger. Ce qui se passe pendant ces cinq jours est tellement fort qu’on ne peut en rester là. Pour beaucoup, ce séjour sportif a été un point de départ de leur reconstruction. En ce moment, chacun est chez lui du fait du confinement, ce qui est carrément la double peine pour les personnes handicapées. Parce que pour bon nombre d’entre nous, être isolé chez soi est déjà une réalité quotidienne qui renforce l’exclusion sociale.

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