Pour beaucoup de personnes handicapées, le confinement c’est toute l’année

Si le confinement a imposé des conditions de vie inhabituelles, celles-ci sont familières à de nombreuses personnes en situation de handicap, privées de liberté de se déplacer 365 jours/an.

 

Presque deux mois de confinement lié au Covid-19, dans des logements parfois mal adaptés. Peu de liberté d’aller et venir, pas de vie sociale. Le déconfinement n’a pas marqué la fin de ces conditions de vie pour nombre de personnes en situation de handicap. Parce qu’elles y sont confrontées au quotidien, APF France handicap  interpelle le grand public dans sa nouvelle campagne intitulée “Maintenant, vous savez”.

Un homme observe la rue à la fenêtre de son appartement, tandis qu’une voix off déclare : « Maintenant, vous savez. Vous savez ce que ça fait de ne pas pouvoir aller où vous voulez. » Et quand il la referme, un travelling montre son fauteuil roulant.

Ne pas sortir de chez soi sauf pour le strict nécessaire : les courses alimentaires. Se retrouver dans l’impossibilité de se déplacer. Garder les enfants à la maison parce l’école ne peut les accueillir. Travailler dans des conditions compliquées ou ne plus pouvoir le faire. Les Français.e.s ont vécu 56 jours de confinement pour cause de coronavirus.

“Maintenant, vous savez.” : une campagne pour sensibiliser

Mais pour certain.e.s, cela n’a pas changé grand-chose. En effet, ces conditions de vie inhabituelles n’ont rien d’inédit pour de nombreuses personnes en situation de handicap. Ce sont les leurs toute l’année. APF France handicap a donc choisi de sensibiliser le grand public dans sa nouvelle campagne : « Maintenant, vous savez« , répète la voix-off tout au long du nouveau spot de l’association.

 

Quand distanciation sociale s’appelle isolement

Mais que savons-nous donc après cette période d’enfermement contraint ? Qu’il est difficile de voir sa liberté d’aller et venir restreinte. Les personnes handicapées en font pourtant régulièrement la douloureuse expérience. Le manque récurrent d’accessibilité de la voirie et des transports entrave leur mobilité.

Quand elle se décline 365 jours/an, cette distanciation sociale, formule désormais consacrée par la crise sanitaire, porte un autre nom : isolement.

Pour une société qui ne laisse personne de côté

Enfermés à domicile, beaucoup de Français.e.s ont réalisé qu’il n’était pas simple non plus de télétravailler dans des logements parfois mal adaptés. Et encore moins quand il faut garder les enfants à la maison. Hors épidémie, beaucoup de parents renoncent en partie ou complètement à leur travail quand leur enfant handicapé n’a pas accès à l’éducation. Et depuis le déconfinement, certains se voient même privés de retourner à l’école.

« Cette campagne illustre parfaitement ce pour quoi, au sein d’APF France handicap, nous nous battons : rompre l’isolement des personnes en situation de handicap et rendre leurs droits effectifs, souligne Alain Rochon, son président, dans un communiqué de l’association. Cette crise d’une ampleur inédite doit nous permettre de tirer des leçons pour l’avenir. Pour APF France handicap, il est temps de faire des choix pour l’humain pour construire une société plus juste, apaisée et durable. » Une société qui ne laisse personne de côté et dans laquelle chacun.e est invité.e à s’engager.

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