Dans les ESAT, une reprise très progressive avec des volontaires

La note ministérielle sur les Ésat le précise clairement. La reprise de l'activité « ne peut s’organiser que sur la base du volontariat des travailleurs en situation de handicap ».

 

Les ESAT sont autorisés à redémarrer leurs activités. Uniquement avec des travailleurs volontaires. La reprise se fera au rythme de la réorganisation des ateliers, de l’arrivée des commandes et de la livraison des masques et visières.

« Le redémarrage va se faire au compte-gouttes. » Serge Widawski, le directeur national d’APF Entreprises, qui gère 25 établissements et services d’aide par le travail (Ésat), se veut prudent. Certes, le gouvernement vient d’autoriser les 1 400 Ésat à rouvrir leur portes, depuis lundi 4 mai. Un véritable changement de cap.

En effet, le 16 mars, ils avaient dû suspendre leurs activités. Hormis les services essentiels, comme la blanchisserie, le nettoyage des établissements médico-sociaux ou encore la production de masques et de visières.

« Nous devons mettre en place le nettoyage des locaux, revoir les procédures, organiser le transport dans le respect des règles sanitaires…  poursuit Serge Widawski. Il faut également que les commandes de nos clients tombent. Et puis, beaucoup de nos usagers ne sont pas rassurés. »

Rémunération garantie en mai

Or, seuls les volontaires reviendront travailler. La note ministérielle adressée aux associations gestionnaires le précise clairement. Ainsi, la reprise de l’activité « ne peut s’organiser que sur la base du volontariat des travailleurs en situation de handicap ». Autrement dit, les 120 000 usagers d’Ésat sont totalement libres de leur décision.

Ceux qui choisissent de ne pas y aller percevront quand même, comme en mars et avril, leur rémunération garantie et, le cas échéant, leur AAH différentielle. En mai, tout du moins. En juin, rien n’est encore arrêté.

Les personnes à risque priées de rester à la maison

De plus, « le maintien au domicile des travailleurs présentant des risques de santé les rendant plus vulnérables face à l’épidémie reste la règle », stipule la note. Le Haut conseil à la santé publique a établi une liste des personnes à risque de développer une forme sévère de Covid-19. Les usagers concernés, même s’ils sont volontaires, sont donc priés de rester chez eux.

« Je pense que la moitié de nos travailleurs ont envie de reprendre leur activité », avance Patrick Maincent, le vice-président de l’Unapei.  Les associations de cette fédération gèrent près de la moitié des 1 400 Ésat. « Mais je ne suis pas sûr que nous soyons en capacité de tous les accueillir rapidement », prévient-il. 

Dans certains Ésat, sous-traitants, le volume d’activité pourrait en effet ne pas être suffisant. Dans d’autres, la réorganisation des ateliers, pour que les règles de distanciation sociale puissent être respectées, pourrait amener à réduire le nombre de travailleurs présents en même temps.

Des visières pour se protéger

Et puis, même si ce n’est pas obligatoire, l’Unapei préconise de fournir à chacun d’entre eux un équipement de protection individuel. « Une visière, plus facilement supportable qu’un masque », précise Patrick Maincent. Reste à espérer que les livraisons arrivent plus vite qu’au compte-gouttes.

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