Confinement : « J’essaie de détendre l’atmosphère avec mon côté blagueur. »

Durant toute la période de confinement, Faire-face.fr recueille chaque semaine les impressions d’Aurélien et Éric. Tous deux sont en situation de handicap, l’un vit en foyer, l’autre en appartement. Aujourd’hui, J+14 pour Aurélien Bascop. Il tient le choc.

« Cela fait presque trois semaines que je ne suis pas sorti. En même temps, j’irais où ? Avec le confinement tout est fermé dehors, alors je ne suis pas trop frustré.

« Certaines personnes à cran. »

Dans mon foyer de vie APF France handicap de la Tour de Rocourt, à Saint-Quentin dans l’Aisne, le confinement met certaines personnes à cran. Elles disent qu’elles en ont assez d’être enfermées, se mettent en colère pour un oui ou un non.

J’essaie de détendre l’atmosphère avec mon côté blagueur, toujours prêt à raconter des âneries. Et j’essaie de les calmer, en leur rappelant que tous les Français sont dans le même cas que nous. Personnellement, ça m’aide à relativiser. C’est pour notre bien et celui de toute la société.

Je ne m’ennuie pas. Je vais dans le jardin et à l’atelier bois. Le foyer organise des activités en son sein, comme dimanche, un parcours en fauteuil. Et je continue mon activité bénévole quotidienne pour la radio associative Star7, en m’occupant de ses réseaux sociaux. Cela me motive beaucoup.

« Je ne regarde pas les chaînes d’infos. »

En revanche, il n’y a vraiment rien pour se divertir à la télévision. Déjà en temps normal ce n’est pas très intéressant. Mais avec le confinement j’ai l’impression que les choix sont encore plus limités. Ils repassent même des films de Noël ! Je ne regarde pas les chaînes d’infos. Elles sont en boucle sur le coronavirus, et nous annoncent les records de personnes décédées pays par pays.

Je touche du bois, je ne connais personne qui est atteint. En revanche, au foyer nous avons trois résidents confinés dans leur chambre, dont deux car ils ont récemment séjourné à l’hôpital pour d’autres raisons. Le personnel nous donne de leurs nouvelles. Heureusement, ils gardent le moral. D’ailleurs l’un d’eux pourra à nouveau sortir de sa chambre à partir d’aujourd’hui. »

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