Depuis le 1er octobre, la responsabilité du transport sanitaire est passée de la Sécurité sociale aux établissements de soins. Sa prise en charge financière aussi. Des parents d’enfants handicapés hospitalisés pointent des dérives.
« Parlez plus fort, je ne vous entends pas. » Dans le téléphone résonnent des sirènes. « Je suis au milieu de 2 000 ambulances », explique Cécile Anger, qui participait, ce matin, à l’opération escargot sur le périphérique parisien. Dans sa voiture, son fils Sebastian, atteint d’une maladie génétique rare. Tous deux ont fait le déplacement depuis Vichy, à 400 kilomètres de la capitale.
Les manifestants, qu’ils soient professionnels, parents ou patients, protestent contre la réforme du transport sanitaire, entrée en vigueur le 1er octobre. Ils demandent l’abrogation des mesures contenues dans la loi de financement 2018 de la Sécurité sociale.
Les centres de rééducation concernés
Son article 80 a en effet délégué le financement du transport sanitaire aux établissements de soins et non plus aux Caisses d’assurance maladie. Les établissements médico-sociaux (Institut d’éducation motrice, etc.) ne sont pas concernés.
Mais cette mesure touche les établissements de soins de suite et de réadaptation. Idem pour certains hôpitaux spécialisés dans la prise en charge des patients handicapés. Comme le centre médical infantile (CMI) de Romagnat, dans le Puy-de-Dôme, où est accueilli Sebastian.
Durcissement des conditions de prise en charge
Pour les patients, officiellement, les règles de prise en charge restent peu ou prou les mêmes. Les familles doivent toujours s’acquitter des sorties sans fondement médical mais pas des sorties à but thérapeutique. Ces dernières ont simplement changé de financeur, la Sécu passant le relais aux établissements. Avec l’enveloppe financière correspondante. Mais ce transfert de responsabilité semble s’être accompagné d’un durcissement des conditions d’appréciation de ce qu’est une sortie thérapeutique.
450 € l’aller-retour le week-end
Revenir à la maison, le week-end, ne rentre visiblement plus dans cette catégorie pour le CMI de Romagnat et de nombreux autres hôpitaux. Avant le 1er octobre, la Sécu payait la facture du transport. Mais depuis, les parents doivent l’acquitter eux-mêmes Ou venir chercher leur enfant s’ils n’en ont pas les moyens. Quand bien même ils habitent loin ou n’ont pas de véhicule aménagé.
« Un aller-retour en ambulance entre Vichy et Romagnat, à 70 km, c’est 450 € aller-retour !, précise Cécile Anger. Certaines familles n’ont pas eu d’autre solution que de laisser leur enfant au centre, le week-end. C’est inadmissible. »
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Source : Faire Face