Autisme : une tablette pour faciliter l'hygiène dentaire

Quand faut-il commencer à se brosser les dents ? Combien de fois par jour ? Avec quels gestes ? Le béaba pour tout parent qui initie son enfant à l'hygiène bucco-dentaire. Rarement une partie de plaisir ! Mais les choses se compliquent davantage en cas de troubles autistiques lorsque certains refusent qu'une brosse à dents pénètre dans leur bouche. Le manque, voire l'absence totale, de brossage quotidien peut conduire à la nécessité de pratiquer une anesthésie générale en cas de carie.

Une tablette comme guide

Partant donc du constat que les personnes autistes sont considérées comme des patients à risque carieux élevé, le projet çATED pour tes dents a vu le jour. Une simple tablette guide l'enfant et encourage, de manière ludique, son autonomie. « Parce que les enfants autistes ont besoin de structuration, des pictogrammes décomposent chaque étape du brossage mais également de toute action qui entre dans le cadre des soins bucco-dentaires, explique Serena Lopez-Cazaux, chercheuse à l'université de Nantes, qui a mené ce projet. Par exemple lors de la visite chez le dentiste : Je m'assois. J'ouvre la bouche. Etc… »

Un outil personnalisable

Cet emploi du temps visuel et numérique permet un affichage de la journée que l'enfant peut lui-même aménager et adapter selon ses besoins et son propre fonctionnement. « Lorsqu'il a rempli son contrat, il reçoit un diplôme qui a pour objectif de valoriser son autonomie », poursuit Serena. Véronique Le Dour, enseignante d'Ulis, a testé cette appli avec ses élèves. « Il y a eu un engouement fort et des résultats immédiats, confie-t-elle. Ce dispositif diminue leur angoisse face à l'inconnu ; il a fédéré le groupe et permis des médiations très intéressantes. » Cet outil est personnalisable et permet aux parents et encadrants de choisir les pictogrammes les plus adaptés à leur enfant, par exemple celui d'une brosse à dents électrique qui, pour certains, peut devenir un allié précieux.

Nouvelle étape : les soins hospitaliers ?

Maintenant que le projet est bien avancé, Serena Lopez-Cazaux espère que les structures éducatives « vont faire de l'éducation bucco-dentaire une priorité ». « C'est facile de dire que les dentistes se désengagent du handicap mais il y a aussi un travail en amont à faire dans les institutions. Cela oblige à des changements de pratique. Il faut vraiment pérenniser cet outil et que les aidants veuillent bien s'en saisir, y compris les Sessad (Services de soins à domicile). » La prochaine étape étant de le faire entrer à l'hôpital pour permettre d'aborder d'autres types de soins.

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Source : Handicap.fr

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