"Le coût pour les personnes handicapées du transport à la demande mis en place par une autorité organisatrice de transport ne peut être supérieur à celui applicable aux autres usagers dans un même périmètre de transport urbain." Comment comprendre cette disposition introduite dans le code des transports par la loi de ratification de l'ordonnance de réforme de l'accessibilité, et qui s'applique depuis le 7 août dernier ? Comme une obligation d'égalité tarifaire entre clients du même service de transport à la demande (TAD), ou celle d'aligner le prix du TAD sur celui du transport collectif ? A l'origine de cette disposition législative, la députée socialiste Bernadette Laclais répond clairement : "Cela s'entend quel que soit le mode de transport. Réduire cette disposition aux seuls TAD n'est pas l'esprit du législateur." Mais elle reconnaît que le Sénat ne voulait pas de cette disposition, alors que l'amendement défendu par Bernadette Laclais, qui était clair, a été modifié lors de la Commission Mixte Paritaire par un amendement du sénateur Les Républicains Philippe Mouiller adopté à la va-vite. Ce dernier a refusé de préciser son interprétation du texte mais, lors des débats, il défendait le maintien d'une tarification différenciée, et donc plus chère, des services de TAD pour personnes handicapées. |
Avocate spécialisée en droit du handicap, Alexandra Grévin rappelle la définition légale du TAD: "Les services publics à la demande de transport routier de personnes sont des services collectifs offerts à la place, déterminés en partie en fonction de la demande des usagers et dont les règles générales de tarification sont établies à l'avance, et qui sont exécutés avec des véhicules dont la capacité minimale est fixée à quatre places, y compris celle du conducteur. Ces services peuvent être organisés pour des catégories particulières d'usagers." |
En effet, si l'égalité tarifaire avec le transport collectif semble en bonne voie dans notre pays, chaque opérateur oblige à s'inscrire au service qu'il gère, il n'existe pas un droit d'accès reconnu nationalement, telle la possession de la carte d'invalidité. L'égalité tarifaire existe également, de longue date, à Grenoble, comme le précise Henri Galy, président du Comité pour le Droit au Travail des Handicapés et l'Égalité des Droits (CDTHED) : "Nous avons obtenu cette égalité tarifaire en janvier 2004. Dans l'agglomération grenobloise, l'usager handicapé achète rigoureusement les mêmes titres de transport que l'usager valide, qu'il s'agisse de tickets à l'unité, de carnets de tickets ou d'abonnements, etc. En outre, s'il est titulaire de la carte d'invalidité, alors il a droit au tarif réduit." |
source Yanous