Miriam a obtenu un sursis de deux mois. Le Tribunal administratif d’Orléans vient en effet d’annuler l’arrêté d’expulsion que la préfecture du Loiret avait pris à l’encontre des parents brésiliens de cette jeune femme polyhandicapée de 19 ans, en situation irrégulière en France. « Ce jugement est basé sur le fait que l’arrêté préfectoral ne concernait que les parents, explique Kristof Colliot, le directeur de la délégation APF du Loiret, qui a organisé un rassemblement de soutien le 6 mars (voir photo, Miriam et son père). La préfecture a deux mois pour rendre sa décision sur le cas de la famille au complet. »
Les parents de Miriam ont quitté le Brésil en 2007 pour permettre à leur fille, atteinte d’une forme sévère d’épilepsie, de bénéficier de soins adaptés en France. Depuis, elle est accueillie par l’établissement spécialisé du Levain, à Olivet (Loiret). « Elle a énormément progressé : elle peut faire quelques pas et son épilepsie s’est stabilisée », précise Kristof Colliot.
Pas de prise en charge globale au Brésil
Le Réseau éducation sans frontières et la délégation APF du Loiret épaulent la famille dans ses démarches pour obtenir un titre de séjour, au regard de l’état de santé de Miriam. La loi stipule en en effet que l'étranger séjournant habituellement en France et, dont l'état de santé particulièrement grave nécessite une prise en charge médicale indispensable, peut bénéficier de plein droit d'une carte de séjour, à la condition que le traitement approprié soit indisponible dans son pays d’origine. « C’est manifestement le cas de Miriam, insiste Kristof Colliot. Nous sommes en train de réunir des attestations de professionnels de la santé et du handicap, expliquant que Miriam ne pourrait bénéficier au Brésil de la prise en charge globale (kiné, psychomotricité, etc.) dont elle a besoin et que le médicament anti-épileptique qu’elle prend est vendu à un prix trop élevé pour que ses parents puissent l’acheter. »
Franck Seuret - Photo DR