• Les Français ont tout compris à l’AAH mais pas à la PCH

    Les Français ont tout compris à l’AAH mais pas à la PCH

    Une grande majorité de Français jugent normal que l’AAH soit supérieure au RSA. En revanche, plus de la moitié pensent qu’il faudrait réserver la prestation de compensation du handicap (PCH) aux personnes à faibles revenus.

    Est-il légitime que le montant de l’allocation adulte handicapé (AAH, 808 €) soit supérieur à celui du RSA (535 € pour une personne seule) ? Oui, estime la très grande majorité des Français. 85 % jugent ainsi qu’il est « normal qu’une personne handicapée ait un revenu minimum supérieur à une personne non handicapée », selon le baromètre 2015 de la Drees, dont les résultats viennent d’être rendus publics. Ils ne sont que 15 % à penser que « les minima sociaux devraient être les mêmes, que la personne soit handicapée ou non ».

    AAH à vie, RSA temporaire

    L’étude d’opinion du service des études du ministère des Affaires sociales ne détaille pas les raisons de cette forte adhésion. Sans doute les personnes interrogées ont-elles conscience que l’AAH est une allocation à vie, le handicap étant irréversible, alors que le RSA a vocation à être temporaire, le temps de revenir à meilleur fortune.

    Sans oublier que les allocataires de l’AAH doivent souvent faire face à des restes à charge pour leurs dépenses de santé ou d’aides techniques et humaines. Les remboursements de la Sécurité sociale et la prestation de compensation du handicap (PCH) ne suffisent pas, en effet, à tout financer.

    1 Français sur 2 veut une PCH sous conditions de ressources

    Aujourd’hui, la PCH est versée sans conditions de ressources aux personnes rencontrant des difficultés dans la réalisation d’activités quotidiennes. Sur cette question, les Français sont plus divisés.

    Une petite moitié seulement (46 %) estiment qu’une « aide financière pour compenser les surcoûts du handicap doit être accordée à toutes les personnes se trouvant dans cette situation quel que soit leur niveau de revenu ». A contrario, 54 % pensent qu’elle doit être « réservée aux personnes disposant de faibles revenus ».

    Très chère compensation

    Il faut très certainement voir dans ce résultat la méconnaissance du coût de la compensation. En matière d’aides humaines et d’aides techniques, la facture grimpe vite. Deux heures d’aide humaine quotidienne assurées par un service prestataire coûtent, environ, 1 500 € par mois. Et en 2014, le coût moyen d’un fauteuil électrique avoisinait les 23 000 €, dont moins de la moitié remboursée par la Sécurité sociale.

    Si la PCH était effectivement « réservée aux personnes disposant de faibles revenus », toutes les autres auraient donc bien du mal à vivre dignement. Franck Seuret

    Source de l’article : http://www.faire-face.fr/

  • Le droit de vote pour toutes les personnes sous tutelle

    Faut-il toujours autoriser le droit de vote des personnes handicapées placées sous tutelle ? Le journal La Croix rapporte le débat de ce jeudi 26 janvier à la Commission nationale consultative des droits de l’homme.

    « On ne peut pas, d’un côté, affirmer que les personnes handicapées sont des citoyens comme les autres et, de l’autre, leur retirer l’attribut le plus emblématique de la citoyenneté», s’expriment les auteurs d’un projet d’avis de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Les membres de cette instance débattaient de ce texte, ce jeudi 26 janvier. L’enjeu ? En finir ou pas avec certaines interdictions de droit de vote prononcées, par les juges, pour les personnes sous tutelle.

    D’après l’article L5 du Code électoral le juge « statue sur le maintien ou la suppression du droit de vote de la personne protégée (…) lorsqu’il ouvre ou renouvelle une mesure de tutelle ». Il est aidé dans sa décision par un certificat médical précisant l’opinion du médecin. Sur près de 350 000 personnes – séniles, handicapées mentales ou psychiques – aujourd’hui placées sous tutelle, entre un quart et un tiers sont privées de leur droit de vote.

    À chaque juge sa pratique

    « Exprimer son suffrage est-il un droit ou s’agit-il d’un privilège réservé à ceux en pleine possession de leurs facultés ? Quels critères retenir pour permettre aux uns de se rendre aux urnes et l’interdire aux autres ? », interroge Le journal La Croix dans ses colonnes.

    « Un individu présentant un handicap mental lourd risque de voir son suffrage dévoyé », prévient Émilie Pecqueur présidente de lAssociation nationale des juges d’instance. Elle confie sa pratique personnelle : « Je cherche surtout à savoir s’il s’intéresse à la politique ou est attaché au fait de pouvoir voter. Et si c’est le cas, je maintiens son droit. » « À chaque juge, donc, sa pratique. Et c’est d’ailleurs une des critiques de plus adressées par la CNCDH au système actuel », commente le journal.

    Le même jour, La Croix accorde un entretien à Josef Schovanec, personne autiste, écrivain et philosophe. Pour lui, « il est complètement anormal de devoir saisir la justice pour avoir le droit de mettre un bulletin dans l’urne. Quand on voit le vote de certaines personnes censées être saines d’esprit ». Signalé par Élise Descamps

    À lire sur la-croix.com

    Source de l’article : http://www.faire-face.fr/